Stéphane Lauzon a officiellement donné son appui à l’ancienne ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, dans la course de cette dernière pour devenir la prochaine cheffe du Parti libéral du Canada (PLC). Mais le député d’Argenteuil-La Petite-Nation a aussi dû endosser le rôle de garde du corps de l’ex-ministre lorsqu’une manifestante est montée sur la même estrade que cette dernière lors d’un rassemblement partisan le 19 janvier dernier.
La scène légèrement surréaliste est survenue à Toronto la fin de semaine dernière. Devant les siens, madame Freeland devait annoncer qu’elle se lançait dans la course à la chefferie du PLC. Or, son allocution a été interrompue à plusieurs reprises par des manifestants propalestiniens qui lui reprochaient de ne pas avoir assez appuyé la Palestine, prise entre deux feux en raison du conflit entre Israël et le Hamas, du temps qu’elle était une des ministres les plus en vue au sein du gouvernement canadien.
La troisième interruption s’est produite lorsqu’une manifestante a réussi à monter sur la même estrade que madame Freeland et à s’approcher d’elle, affiche à la main. Assis dans la foule derrière l’ancienne ministre des Finances, Stéphane Lauzon a réagi rapidement pour s’interposer entre la manifestante et la candidate à la chefferie, des images qui ont fait le tour des médias canadiens et même à l’étranger.
« Je venais de faire mon allocution et j’étais sur la première ligne. Comme il venait d’y avoir des perturbations, j’étais un peu plus vigilant, raconte-t-il. Quand la personne s’est lancée sur la scène, j’ai simplement créé une barrière. J’ai fait mon devoir de citoyen. La sécurité était présente mais ça tellement été rapidement que j’ai été la première personne, celle la plus proche, à intervenir. »
Monsieur Lauzon indique que comme il s’agissait d’un événement public, n’importe qui avait accès à l’activité et que cette situation aurait pu survenir dans n’importe quel autre endroit public où madame Freeland aurait pu se rendre.
Aider Argenteuil-La Petite-Nation
Si l’intervention de monsieur Lauzon a mis de l’avant sa rapidité d’intervention, le fait est que le député d’Argenteuil-La Petite-Nation était à Toronto pour donner publiquement son appui à Chrystia Freeland dans sa course à la chefferie du PLC.
Rappelons que madame Freeland a décidé de démissionner de son poste de ministre des Finances (mais pas de son poste de députée) en décembre dernier, provoquant une crise politique qui a finalement convaincu le premier ministre Justin Trudeau d’annoncer qu’il quitterait à son tour son siège lorsqu’un successeur sera désigné. Plusieurs autres candidats ont depuis manifesté leur intention de briguer la chefferie du parti.
« Je travaille avec Chrystia depuis neuf ans. C’est elle qui a défendu les intérêts du Canada pendant le premier mandat de Trump, raconte monsieur Lauzon qui est aussi président du caucus des députés libéraux du Québec. Elle a une bonne écoute, elle veut aider le Québec, aider ma circonscription et respecter le français au Québec et hors Québec. C’est important pour moi. »
Il ajoute que malgré qu’elle représente une circonscription du centre de Toronto, madame Freeland a su reconnaître l’importance des régions et de la ruralité, comme Argenteuil-La Petite-Nation. Il compte bien utiliser son influence en tant que président du caucus des libéraux de la province pour influer le choix des membres du parti.
Monsieur Lauzon précise qu’il a attendu que Justin Trudeau annonce sa décision de se retirer du poste de premier ministre, le 6 janvier dernier, pour officiellement donner son appui public à madame Freeland, ce qu’il a fait le 16 janvier dernier.
« Jamais je n’aurais enlevé mon appui au premier ministre, affirme-t-il. Je suis un gars d’équipe. J’ai toujours donné mon appui à Justin Trudeau. Même lorsqu’il a connu ses pires moments en juillet dernier, je suis sorti publiquement pour lui réitérer mon appui. Mais la minute qu’il a annoncé qu’il se retirait, j’ai regardé toutes les possibilités et mon choix était clair : il fallait appuyer Chrystia Freeland. »
Les députés Chandra Arya et Karina Gould, l’ex-député montréalais Frank Baylis et l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre Mark Carney sont les autres candidats à la succession de Justin Trudeau.
Le nouveau chef du PLC devrait être connu le 9 mars prochain. La personne choisie deviendra automatiquement le 24e premier ministre du Canada.