Annoncée le 12 novembre dernier, une grève du zèle que devaient tenir les employés cols blancs de la Ville de Lachute à partir du 2 décembre a été annulée. Le syndicat a accepté de retirer son avis de grève du zèle après avoir été mis en demeure par l’administration municipale.
Rappelons que les 77 employés cols blancs lachutois, affiliés au local 2188 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), sont sans contrat de travail depuis le 1er janvier dernier. La question des augmentations salariales demeure l’enjeu principal des négociations.
Après quelques mois de négociations, la Ville de Lachute a décidé de faire appel à un médiateur afin de favoriser l’atteinte d’un accord, ce qui ne semble pas avoir plu au syndicat qui a manifesté devant la porte du conseil municipal juste avant une séance du conseil au début du mois de novembre. L’avis de grève du zèle a été donné une semaine plus tard.
Or, le SCFP confirme avoir reçu une mise en demeure de la part de la Ville de Lachute le 28 novembre dernier qui contestait la légalité de cette action. Le syndicat a accepté de retirer son avis de grève le lendemain.
« Ça va nous forcer à prendre d’autres décisions, indique Stéphane Paré, conseiller syndical au SCFP, laissant plané la menace d’une grève générale. [Par cette grève du zèle], on ne voulait pas s’attaquer aux citoyens. On aurait été au travail sauf que l’on aurait fait nos propres tâches. En allant faire une grève générale, ça va carrément toucher les citoyens. »
Monsieur Paré indique ne pas être confiant qu’un accord sera trouvé bientôt entre les deux parties. « La Ville est comme un peu bornée dans ses revendications. Il y a encore quelques pourcentages de différence dans l’écart salarial, affirme le conseiller syndical. On ne sent pas une réelle volonté de la Ville de régler. »
De son côté, la Ville de Lachute a réagi par voie de communiqué dans lequel elle affirme respecter le droit de grève de ses employés syndiqués ainsi que des dispositions du Code du travail à cet effet.
« La Ville de Lachute tient à réitérer son engagement envers le dialogue et la négociation, notamment dans le contexte du processus de médiation demandé par la Ville et entamé récemment, peut-on lire dans le document. Elle maintient sa volonté de poursuivre les discussions à la table de négociation afin de parvenir à une entente équitable et satisfaisante pour les deux parties. La Ville demeure persuadée qu’une solution négociée, qui tient compte des besoins et des acquis des employés ainsi que de la capacité de payer des citoyens, est dans le meilleur intérêt de tous. »
Le maire Bernard Bigras-Denis, qui a réitéré le message du communiqué de presse lors de la séance publique du conseil municipal du 2 décembre, a indiqué qu’il ne commenterait pas le dossier au-delà de ce qui est écrit dans ce document.
« Il est important de rappeler son désir de maintenir un climat de travail respectueux avec les employés, tout en respectant les règlements et lois en vigueur. Le maire maintient sa confiance envers les représentants de la Ville à la table des négociations », peut-on y lire.
Le syndicat indique que des rencontres en médiation sont prévues les 10 et 11 décembre prochains.
Soulignons par ailleurs que les employés cols bleus de la Ville de Lachute seront aussi sans contrat de travail à partir du 1er janvier prochain. Selon le syndicat, les négociations actuelles avec les cols blancs pourraient avoir un impact sur celles de leurs collègues cols bleus.