Le Leadership féminin Prescott-Russell (LFPR) a lancé la semaine dernière la campagne Élevons nos voix, qui vise à sensibiliser la population à la condition des femmes et aux inégalités entre les sexes dans les Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR).
Se déroulant du 20 février à la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars, l’initiative vise à promouvoir l’amélioration de la condition féminine et à dénoncer les obstacles systémiques à l’égalité des sexes dans la région de Prescott-Russell.
« C’est très important parce qu’aucun organisme ne peut, à lui seul, générer des changements sociaux complexes et à grande échelle comme l’administration de la condition féminine et la promotion de l’égalité entre les sexes », a déclaré Audrey Lizotte, directrice régionale de Centraide de l’est de l’Ontario.
Du 20 février au 8 mars le LFPR organise leur campagne de sensibilisation Élevons Nos Voix sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn. Le 28 février, ils prévoient de faire une présentation aux CUPR pour disséminer l’information et les résultats de l’étude et pour demander leur soutien dans le travail qui est mis de l’avant. Puis le 8 mars, il y aura une conférence de Kim Thuy à la Maison Interlude pour la Journée international des droits des femmes. Cette même journée, il y aura une diffusion de l’émission sur le projet d’étude « Portrait de la condition féminine à Prescott-Russell et des barrières systémiques à l’égalité des genres » par TVC22.
La campagne fait suite au projet d’étude lancé par les membres de la Table Concenté.e.s pour l’égalité, afin de mieux comprendre la condition des femmes dans Prescott-Russell.
L’objectif de l’étude était de dresser le portrait démographique et socio-économique des femmes et des filles de Prescott-Russell.
La création de la Table Concenté.e.s pour l’égalité vise à rassembler tous les acteurs et à mieux coordonner les responsabilités des services dans la région.
« Travaillons tous ensemble pour reconnaître qui a un besoin, puis travaillons dans le secteur », a expliqué Marie Noelle Lanthier, présidente de Leadership féminin Prescott-Russell.
LFPR souhaitait recueillir des données dans quatre secteurs clés affectant le statut des femmes, identifier les inégalités liées au genre et accroître la collaboration sectorielle pour s’attaquer aux inégalités et aux barrières systémiques.
En ce qui concerne la santé et le bien-être des femmes, le premier des quatre secteurs clés, l’étude a révélé que les problèmes de santé mentale sont plus fréquents chez les femmes. En 2019-2020, l’étude observe une augmentation de 4,6 % de la proportion de femmes qui se sentent assez ou extrêmement stressées, contrairement aux moyennes de l’Ontario et d’Ottawa. En outre, l’étude constate une différence de 8,8 % entre les femmes et les hommes pour les troubles de l’anxiété et de l’humeur.
Dans le cas des familles monoparentales, les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes d’être le parent.
Plus de 40 % des demandes de logement social sont faites par des femmes seules, et quatre fois plus de femmes que d’hommes sont accompagnées d’enfants dans cette situation. Dans les cas des sans-abris, il y a deux fois plus de femmes seules avec enfants que d’hommes seuls avec enfants. Enfin, sur le plan de l’éducation, 58,5 % des hommes ont un certificat, un diplôme ou un grade postsecondaire, comparativement à 66,2 % des femmes dans Prescott-Russell.
Le deuxième secteur est celui de la justice et de la sécurité des femmes. Il énumère sept types de violence – émotionnelle, verbale, psychologique, de contrôle, physique, financière et de harcèlement – qui ont connues une augmentation au cours des dernières années et qui touchent les femmes de manière disproportionnée. Les deux tiers des victimes de violence domestique sont des femmes et des filles, 80 % des victimes de violence entre partenaires intimes sont des femmes, les trois quarts des victimes d’agression sexuelle sont des femmes et des filles, six victimes de violence domestique sur dix contre des enfants et des jeunes sont des filles et près de six victimes de violence domestique sur dix contre des personnes âgées sont des femmes.
En politique municipale, les femmes ne représentent que 20 % des élus à Russell. Dans les sept autres municipalités de rang inférieur des CUPR, les femmes représentent en moyenne 25 % des élus. Casselman et Hawkesbury Est ont le pourcentage le plus élevé, soit 60 %, et Clarence-Rockland se classe au dernier rang avec seulement un élu sur neuf, soit 11 %.
Sur le plan de l’économie et de l’entrepreneuriat, il existe un écart salarial de 8 000 $ (17 %) entre les hommes (qui gagnent environ 46 000 $) et les femmes (qui gagnent environ 38 000 $), comparativement à 7 600 $ (16 %) pour Ottawa et à 7 200 $ (17 %) pour l’Ontario.
L’étude « Portrait de la condition féminine dans Prescott-Russell et les barrières systémiques à l’égalité des genres » est disponible sur le site Internet de LFPR sous Élevons Nos Voix.