Vendredi dernier, ce sont des personnes de tous les secteurs d’activités de la région qui ont pris part aux échanges à des tables de discussions l’espace d’un avant-midi à la salle du conseil de la Ville de Brownsburg-Chatham, une activité pilotée par Brigitte Lavallée, consultante à la MRC en matière d’équité, de diversité et d’inclusion depuis 2021. Autour d’une centaine de personnes étaient invités à réfléchir sur la politique et les orientations visant à inspirer et nourrir les forces vives du territoire pour mieux inclure les nouveaux arrivants sur le territoire.
Cette politique vise à fournir un cadre commun, témoigner de la volonté d’ouverture et intensifier les efforts soutenus pour se positionner comme une collectivité ouverte, accueillante et inclusive créant un impact positif durable. Les cinq grandes orientations discutées étaient l’accessibilité équitable aux services; la puissance du vivre-ensemble; l’accessibilité à l’espace professionnelle; l’optimisation de la pleine participation à la vie citoyenne (désir d’enracinement) et la mobilisation des acteurs du milieu pour maximiser les impacts sur les personnes issues de l’immigration et le développement socio-économique de la MRC d’Argenteuil.
Les nombreux défis que représente la pénurie de main-d’œuvre expliquent aussi l’implication des entreprises dans ce processus. À ce titre, deux expertes en ressources humaines ont témoigné en début de rencontre de l’importance des liens et de la communication avec cette denrée rare. Julie Cleary, responsable des ressources humaines chez TriCentris, et Suzie Poirier, directrice des ressources humaines chez Luxor, insistent sur l’importance du directeur du Centre pour l’immigration en région, Gabriel Garcia, un atout majeur pour l’inclusion des personnes immigrantes. «Gabriel est un facteur très rassurant pour nos équipes. Ces personnes quittent un pays pour l’inconnu», rappelle Julie Cleary. La communication serait, selon elle, la clé du succès. C’est ainsi que les gestionnaires de chez TriCentris ont été appelé à apprendre l’espagnol pratique pour faciliter les échanges.
Chez Luxor, Suzie Poirier lance avec fierté que des travailleurs provenant de 11 pays différents composent les diverses équipes d’employés, dont 5 familles de travailleurs, des ébéniste et des machinistes provenant de la Colombie. Des parrains et des marraines, Google translate, un tableau de bienvenue, des outils pour faire connaître la région sont au nombre des réalisations. «On n’a rien à envier aux autres régions!», admet la directrice des ressources humaines, fière de la communauté d’Argenteuil.
Devenir des ambassadeurs de cette politique et s’impliquer activement dans le vivre ensemble sont primordiaux pour veiller à la réussite de l’intégration. Bien accueillir les enfants dans les écoles de quartier et les camps de jour, favoriser l’émission de permis de travail ouvert et épouser autant nos différences que nos ressemblances sont au nombre des défis, dont l’équilibre reste à définir. Un sujet qu’on a vite fait de saisir l’ampleur des subtilités en un avant-midi. D’ailleurs une participante, Anastasia Lavrynets, ukrainienne d’origine, et travaillant au Séminaire du Sacré-Cœur, a soulevé cet élément important des valeurs communes non-négociables à adhérer recevant de chauds applaudissements. Elle a aussi signifié que le cours sur les valeurs du Québec offert par Le Coffret, un service d’aide aux nouveaux arrivants situés à Saint-Jérôme, est très intéressant.
N’ayant pas les mêmes réalités que les milieux urbains, par exemple en service de transport, le manque de services sociaux et de santé demeurent aussi un problème quant à l’accessibilité pour l’ensemble des citoyens, ceux d’ici comme d’ailleurs. Malgré tout, l’empathie et la réciprocité demeurent des qualités nécessaires pour ce fameux «Vivre ensemble». On parle de 7% d’immigrants dans les Laurentides et de 3,5% dans Argenteuil. Les facteurs de réussite sont nombreux et complexes.
