«Le lendemain d’une tempête de neige, c’est magique», s’exclame Billie-Prisca Giroux, directrice du marketing et des communications depuis 3 ans, et toujours aussi émerveillé par ces 2200 acres de forêts et de montagne qui lui font office de bureaux. Aux premières loges de la vie sauvage, cette jeune Lachutoise connait les 12 km de sentier et ses intérêts: «on pourrait assister aux premiers vols de pratique des bernaches! Tu sais qu’elles peuvent parcourir jusqu’à 1000 km par jour?» Non, on ne le sait pas. Et c’est ainsi qu’une visite s’impose. Avec vos enfants, votre douce moitié ou vos parents, l’expérience du parc est bien plus que d’offrir des carottes, ces divins bonbons, qui attirent les wapitis, les caribous et les cerfs à votre voiture; c’est un monde fascinant habité par une vingtaine d’espèces, plus de 350 animaux sauvages adaptés au biotope et au climat d’Amérique du Nord.
L’équipe, plus de 150 personnes durant la saison estivale, participe aux bons soins des animaux qui cohabitent parmi les visiteurs, plus de 320 000 par année. Beaucoup d’Européens, près de 40%, viennent apprécier dans un milieu le plus naturel qui soit les animaux de la faune canadienne ainsi que ses richesses, les montagnes, les vallées et les cours d’eau. Tout y est pour éduquer et sensibiliser les visiteurs à la nature, la mission première du parc.
Il fallait bien un Français pour mettre au monde ce joyau de l’Outaouais. Depuis 31 ans, la vision de son bâtisseur, Olivier Favre, est de mettre en lumière la culture et les traditions québécoises et canadiennes. En constante évolution, voilà 10 ans, il crée la Terre des Premières Nations, 1,5 km de sentiers en forêt où chacune des nations amérindiennes est représentée par un totem, 11 au total. Au cours de l’été, Christian Pilon y faisait la construction d’un canot d’écorce. «C’est le secret le mieux gardé du parc. Beaucoup de gens passent à côté», note Mme Giroux, qui était accompagnée pour l’occasion de la petite nouvelle, Claudiane Jolicoeur, qui apprend encore après un an au rythme de la visite. Parce que du savoir, Billie en a. Elle lui transmet ses connaissances, ses histoires et ses anecdotes, acquis auprès des professionnels, afin d’élargir la famille qu’y compose le grand succès du parc.
Parmi les plus ancien employés, Charles de Reinach, directeur de l’exploitation et de la collection animale, travaille de concert avec le ministère des forêts pour accueillir des animaux orphelins et avec l’AZAC, l’Association des aquariums et des zoos accrédités du Canada. Bien heureux de la dernière acquisition, le bouquetin des alpes, il rêve aussi d’accueillir un cougar. «Chaque espèce va donner des naissances, c’est signe que les animaux sont heureux ici», souligne-t-il.
Acheté en 2019 par le groupe Batipart, une société familiale, le parc Oméga conserve les mêmes valeurs. On désire développer davantage le pôle touristique avec une diversification des endroits pour y dormir. D’ailleurs, il est possible de crécher parmi les loups, la nuit étant la période où il est le plus actif. De nature curieuse, le loup peut s’approcher et faire un face-à-face avec les observateurs à travers la simple vitre qui les sépare. Mais il faut savoir faire preuve de patience puisque les places sont louées jusqu’en avril prochain. Quelques prêt-à-camper pourraient être encore disponibles avant l’hiver. Et un restaurant, accessible sans l’accès au parc, a aussi ouvert ses portes.
D’ailleurs, du 8 au 10 octobre prochain, la 2e édition de la Fête au village mettra en vedette des artisans de la région. Parce que le parc Oméga met de l’avant toutes les richesses du pays, comme ces sculptures de bois sous une immense passerelle dans les arbres qui font le bonheur des enfants à mi-parcours. Ce parcours précède la fermette d’autrefois, dont les cochons, chèvres, lapins, âne et autres petits animaux de la basse-cour ne laissent aucun visiteur indifférent, surtout en automne, à flanc de montagnes trois couleurs.