«Je suis sincèrement convaincue que la confiance des gens se mérite tous les jours. Tout peut arriver en politique. Ça peut changer vite de bord, mentionne la députée sortante, qui fêtera son 55e automne deux jours avant l’élection. La différence avec 2018, c’est que j’ai 4 ans d’expérience derrière la cravate. Je comprends l’espace et le jardin dans lequel j’évolue.»
Elle avoue prendre part à la campagne électorale avec plaisir et intérêt. Lors d’un entretien mardi dernier, la biologiste de formation réitère tout d’abord ses 5 priorités, soit la mise en place d’un bouclier anti-inflation, un meilleur accès aux services de santé, la protection de l’eau et l’accès à la nature, l’amélioration de la couverture cellulaire et le soutien au développement des Laurentides en misant sur le dynamisme des régions. Bien que l’environnement lui tienne à cœur, l’entrevue a porté sur la santé, sa position quant à la loi 96 et son effort dans la mise sur pied de logements abordables.
Plan santé
Selon le plan santé de ministre Christian Dubé déposé en mars dernier, le décloisonnement des actes réservés pour donner plus d’autonomie aux professionnels qui sont capables d’exécuter des tâches, tel qu’il a été réalisé avec les mesures d’urgence, est une orientation à prendre pour soulager le système de santé actuel. «C’est sûr qu’il devra y avoir des ententes et des négociations à continuer. Mais je pense que la majorité des gens réalisent qu’on doit changer de paradigme. Ce n’est pas juste le médecin qui peut tout faire», soutient Mme Grondin. Elle mentionne aussi l’importance de la décentralisation des services, ce qui a permis de remettre 2 gestionnaires à l’hôpital de Lachute l’an dernier. De plus, le guichet d’accès à la première ligne (GAP) pour les patients sur la liste d’attente pour un médecin de famille, un nouveau service d’accès à la santé, dont le fonctionnement n’est pas encore à point, est la nouvelle orientation du gouvernement Legault.
Mais Mme Grondin souligne surtout l’importance des soins à domicile, avec plus de 900 millions de dollars promis par son gouvernement dans Argenteuil. Les personnes âgées rencontrées sur le terrain mentionnent à Mme Grondin le désir de demeurer chez elle pour recevoir des soins. Ces derniers, qui composent plus de 20% de la population d’Argenteuil, pourraient aussi recevoir jusqu’à 2000$ d’aide pour faire face à l’inflation. La pandémie aura permis d’être créatif, la télémédecine et les technologies numériques seraient aussi être au cœur des innovations dans un système de santé défaillants.
Loi 96
Agnès Grondin suit le discours de son parti qui détermine la protection de la langue française comme un enjeu fondamental pour le Québec. «Moi, je considère que si des gens qui vivent au Québec depuis toujours n’ont pas encore appris le français, c’est à mon avis une perte pour eux», dit-elle avec précaution.
Elle mentionne que dans un souci de mobilisation de la communauté anglophone, notamment dans sa participation à la préservation de l’environnement, discuter en anglais peut être un avantage, mais sans devenir une exigence pour obtenir un emploi dans une communauté francophone «Je n’en vois pas l’utilité, surtout que l’on constate que les enfants des parents de communauté anglophone parlent très bien le français.»
Plusieurs municipalités d’Argenteuil ont conservé leur statut bilingue, malgré le fait qu’ils n’ont plus 50% de citoyens anglophones. «C’est aux communautés à décider, avance Mme Grondin, qui préconise des décisions prises le plus près du citoyen possible. Mais une municipalité qui n’a pas de statut bilingue n’a pas à aller s’en chercher un.» Puisque plusieurs villes francophones traduisent maintenant leurs communications, L’Argenteuil a posé la question à la candidate sortante sur l’intérêt qu’ont les institutions québécoise de procéder ainsi: «Il faudrait leur poser la question.» Elle mentionne tout de même que «la langue commune est le français.»
Logements abordables
Selon Mme Grondin, il faut augmenter l’offre d’habitation abordable, mais il faut des acteurs terrain pour construire ces bâtiments.
«Je le dis depuis le début, les municipalités doivent s’en mêler, avance-t-elle. Nous (la CAQ), on a donné tous les outils pour faciliter (la construction de logement abordable): on a augmenté les prix pour qu’ils répondent à la réalité du marché d’aujourd’hui et on a donné un outil de plus aux municipalités pour qu’elles puissent exproprier et faire des logements abordables. Il y a un budget qui est alloué et une allocation de supplément au loyer. L’enjeu, c’est qu’on a besoin de construire des choses. Ce n’est pas le gouvernement qui va les construire.» Notons aussi l’Office régional d’habitation d’Argenteuil (ORH), qui détient 28 bâtiments avec des loyers à prix modique, a obtenu un financement de rénovation.