La Ville de Lachute a invité les citoyens à une marche exploratoire et une discussion le 25 août dernier afin de susciter des réflexions et discuter des enjeux sur ce projet transitoire. Sur une possibilité de 44 sièges, plusieurs étaient occupés par des membres du conseil et une vingtaine seulement par des Lachutois. En majorité, les personnes n’étaient pas tout à fait contre, mais semblaient trouver que l’organisme Rue principale, qui devait dynamiser le site, a raté sa cible: l’inconfort du mobilier, le manque de place pour la circulation des vélos et le manque d’ombrage étant au cœur des discussions. Pour Janette Dinelle, native de Lachute et nouvelle résidente des blocs adjacents à la gare, «on aurait vu ça sur un terrain vacant avec des arbres.» Grande marcheuse avec son conjoint, elle précise que «ça nous prend des endroits pour s’arrêter et parler».
D’ailleurs, le bruit faisait aussi figure de problématique. Pour un nouveau résident de Lachute habitant en face de Tim Horton’s, l’aménagement n’apporte rien d’intéressant pour cette artère commerciale, d’autant plus qu’en ralentissant la circulation, le bruit est augmenté. Pour l’organisme, il faut penser à la ville de demain: «on voulait redonner la rue aux marcheurs plus qu’aux automobilistes.» Cette artère est pourtant l’axe routier principal de la ville, quand l’autoroute 50 n’est pas utilisée; un peu comme si Montréal avait décidé de redonner la rue Saint-Denis aux Montréalais plutôt que l’avenue Mont-Royal.
Il faut dire que la Ville de Lachute s’y prend d’avance pour ce projet de restructuration qui ne verra le jour que dans plusieurs années. En effet, les tuyaux d’égouts seront à refaire d’ici 2030 et c’est ainsi que des travaux majeurs auront lieu permettant cette réflexion.
Avant de faire quelque chose d’engageant, on le teste. C’est la première étape d’une consultation publique.»
On cite en exemple un projet qui a débuté à Magog en 2013 et qui a vu le jour en 2020 seulement.
Pour la sécurité des piétons, on note que les usagers traversent encore tout autant, un peu partout, et que l’accès aux installations par les personnes âgées et en fauteuil roulant n’est pas efficient. Certains ont parlé d’un mini marché avec des artisans d’ici, d’oeuvres d’art ou d’une fontaine, d’autres de place d’animation avec une scène ou un piano, certains pour une végétation plus indigène, mais tous s’entendent pour l’inconfort des bancs style moderne qui n’ont pas été appréciés. «Le style ne va pas avec le patrimoine du centre-ville», mentionnent plusieurs.
Reconnue pour sa beauté, la rue principale devrait tirer avantage de son côté anglo-saxon. Les personnes en place étaient d’avis que les fleurs donnent un bel aspect visuel, mais que la priorité numéro 1 devrait être de revamper les bâtiments, avoir un asphalte impeccable et attirer les commerçants pour diminuer le nombre de vitrines vides. Christian David, du conseil municipal, était heureux d’obtenir différents points de vue et dit que la ville retournera à ses planches de travail. «Les gens sont venus ici par intérêt et plusieurs choses intéressantes se sont dites», a-t-il conclu. On a aussi fait mention que la Ville approcherait les commerçants pour offrir un partenariat afin de revamper les stationnements situés à l’arrière des commerces.