Quand la magie opère

Par Karine Audet
Quand la magie opère

Lost river, c’est un petit coin perdu à Wentworth pour l’ensemble des Québécois. Ici dans Argenteuil, c’est l’endroit où il y a un vieux dépanneur toujours vivant et nouveau marché, porté à bout de bras par Sandrine Charbonneau, une jeune femme engagée envers cette communauté rurale. C’est d’ailleurs elle qui a dirigé certains spectateurs égarés. 

Live at Lost river, c’est un événement qui en est à sa deuxième année et qui se veut un festival autrement. Autrement, comme loin de la ville, des spectateurs paquetés et, sûrement, des règles parfois trop nombreuses, surtout lorsqu’elles sont sanitaires.  

On dirait bien que cette vie de bohème attire. Ils étaient des centaines à prendre part aux 4 concerts offerts à ciel ouvert de jeudi à dimanche dernier, des visiteurs de partout, d’Ottawa à Montréal, de Tremblant et même de l’autre côté de la frontière canadienne. Vendredi, on affichait «soldout»!  

C’est que l’artiste emblématique, Patrick Watson, l’un des organisateurs, allait prendre le piano. Son univers attire, sa musique planante, voir bouleversante, a remporté de multiples prix. Puis, nul autre que Martha Wainwright, fille d’une des sœurs McGarrigle et sœur de Rufus, connu mondialement, complétait la programmation. Ça donne une soirée étonnante, surprenante, émouvante, où la magie opère. 

Le vendredi soir, c’est Watson qui a présenté sa protégée, La Force, en première partie, après avoir salué le soleil (dans le cœur de chacun) et la foule.  Accompagnée d’un guitariste et d’un percussionniste, sur la terrasse près du bâtiment principal qu’on devine servir de studio d’enregistrement, on découvre une voix sublime, qui figure sur le dernier album du prodige, Better in the Shade.  

Puis, vient Watson, sur la 2e scène, accompagné de 5 musiciens chevronnés, violon; violoncelle et basse sur une minuscule scène décorée du blé sauvage des champs environnants. «C’est un peu pour nous et un peu pour vous qu’on a créé cet événement. C’est une belle expérience que cet espace nous permet de vivre», avance-t-il de son français cassé en s’excusant à maintes reprises de la pluie, comme s’il en avait la responsabilité. D’ailleurs, il lancera une petite flèche attendrissante en racontant une histoire dans la langue de Molière seulement.

 

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