Acheter du linge…  à l’église 

Par Karine Audet
Acheter du linge…    à l’église 

Cela fait pourtant quatre ans que le bon Dieu n’y habite plus. L’archevêché a cédé l’immeuble pour un dollar et autres considérations au Conseil, une initiative de l’ancien maire de Saint-André d’Argenteuil Daniel Beaulieu secondé par Mme Lise Roy. Ils ont créé cet OBNL afin de sauvegarder l’Église Saint-Joseph, sans pour autant la faire classer par la province comme immeuble patrimonial. Le classement d’un édifice entraîne des obligations de restauration et des coûts d’assurance qui rendent l’entretien prohibitif pour qui ne dispose pas d’une bourse profonde.   

C’est donc dans un projet à long terme que s’est engagé le Conseil. Car l’église avait besoin de beaucoup d’amour. Son toit coulait, des infiltrations d’eau avaient provoqué une prolifération de moisissures dans la cave, les murs de la sacristie étaient attaqués et les peintures devaient être plus que rafraichies.   

Le Comité a donc décidé de rentabiliser le lieu afin de recueillir un peu d’argent pour les travaux les plus urgents. On a présenté des spectacles-bénéfice auxquels a participé le groupe Saratoga qui a fait de Carillon son port d’attache. La ville de Saint-André d’Argenteuil a contribué, modestement, mais quand même, à la cagnotte. La mise sur pied d’un bazar d’abord dans le sous-sol puis dans l’église elle-même a permis de constituer un fond pour débuter les rénovations. La MRC d’Argenteuil a aussi mis la main dans ses goussets si bien qu’une partie des travaux ont déjà été effectués.   

L’église Saint-Joseph a été construite en 1916. C’est un bâtiment en bois dont la façade à l’origine était recouverte de tôle gaufrée. Le Conseil entend d’ailleurs enlever quelques planches de cette façade pour voir si la tôle originelle s’y trouve toujours. On prévoit, avant la fin de cette année, refaire le toit qui coule, ce qui a pour conséquence de faire pourrir les lattes du plafond. En revanche, on a déjà installé un drain et étanchéifié les fondations afin d’éliminer les moisissures du sous-sol. Un déshumidificateur en assure le contrôle. On a également procédé à la restauration de la sacristie.   

Avec le temps, le bazar est passé du sous-sol à la nef. Mme Roy n’en revient pas de la générosité des citoyens qui n’hésitent pas à fournir son bazar en livres, en vêtements et en objets de toute nature. Deux fois par année, un représentant de la mission Old Brewery vient faire son tour et repart avec un plein camion de nippes qui trouvent rapidement preneurs parmi les itinérants qui fréquentent le refuge montréalais.   

Le projet qui occupe présentement les bénévoles est la création d’une terrasse sur le terrain adjacent à l’église, là où se trouve le monument à Dollard-des-Ormeaux. On se rappellera que le buste féminin qui symbolisait la Nouvelle-France ainsi que le bas-relief de la tête de Dollard des Ormeaux qui figuraient respectivement au sommet et sur le flanc de la stèle de granit ont été volés à l’été 2009. L’œuvre du sculpteur Alfred Laliberté érigée en 1919 commémore le fait d’armes du jeune homme qui en 1660 a bloqué l’avance des Iroquois qui s’apprêtaient à attaquer Montréal.    

C’est donc sur ce terrain que l’on compte mettre sur pied un espace communautaire avec chaises, tables et parasol afin de permettre aux visiteurs de s’arrêter et de profiter du paysage.  Ce café-rencontre devrait être accessible au mois d’août.   

 

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