Une bouffée de générosité pour des réfugiés

Par Karine Audet
Une bouffée de générosité pour des réfugiés

C’est un concours de circonstances. Anastasiia Lavrynets, enseignante de musique, est passée par le Séminaire du Sacré-Cœur avec une dizaine d’élèves ukrainiens de Zaporijia, une ville située au nord-ouest de Marioupol, dans un nouveau programme d’échanges internationaux avant la pandémie.  En 2021, elle immigre au Québec avec sa petite famille, son mari et ses 2 enfants, et devient la coordonnatrice de ce programme international.  Elle ne se doutait pas qu’une guerre toucherait son pays et que l’école qui lui offrait un travail pourrait devenir un lieu d’aide et de transition pour sa patrie.  

«Beaucoup d’Ukrainiens contactaient Anastasiia pour savoir si nous pourrions les aider à sortir du pays.  On s’est dit, nous allons faire ce qu’il faut pour les aider», raconte Christian Lavergne, qui investit son temps avec collègues et amis dans la rénovation des chambres d’un étage des anciens pensionnaires du Séminaire du Sacré-Cœur à Pointe-au-Chêne. Huit des onze chambres, désertes depuis 2001, ont été rafraîchies d’un coup de peinture et garnies de nouveaux mobiliers par les bénévoles.  Bien que vétustes, les chambres sont grandes et offrent une vue sur la rivière des Outaouais. La générosité de la communauté a permis d’amasser 50 des 60 000 dollars nécessaires pour les travaux de base. Une firme d’architecture a aussi réalisé un rapport de conformités pour rendre l’aile conforme au code du bâtiment.  Réalisé par des professionnels, la plomberie, un système d’alarme ainsi que des portes coupe-feu sont en cours d’installation. «Rien ne nous empêche de les accueillir dès maintenant», souligne le directeur général.  

Déjà 3 personnes occupent les lieux, dont la petite Paulina, 6 ans, qui s’intègre à l’école primaire Dansereault-St-Martin de Grenville depuis deux semaines. On attend la venue de 5 autres personnes, qui ont obtenu leur visa mardi. Réfugiés dans un appartement en Pologne, ce sont deux mères et leurs 3 garçons -deux qui complèteront leur secondaire à l’école privée, et un petit bonhomme de 3 ans- qui seront les prochains arrivants. «Tous les hommes ont été mobilisés pour soutenir la défense,  explique M. Lavergne. Tant et aussi longtemps que les familles ne se seront pas replacées complètement, nous les accueillerons sans frais.»  Entouré des membres Lions et de la MRC d’Argenteuil, M. Lavergne sent et apprécie le soutien de toute la communauté et se réjouit de voir les élèves de son école réaliser l’importance et la chance que nous avons ici.  

Lors de la prise de photo, ça fourmillait de renseignements. La compagnie Bewell offrirait déjà du boulot et des cours de français sur les lieux de travail; la Ville de Saint-André d’Argenteuil mettrait une petite maison à la disposition d’une famille; le médaillon d’or offrirait aussi une chambre à une famille et on offre de l’aide pour le transport.  La famille Ayers a offert un local pour entreposer gratuitement des meubles et des vêtements, dont on s’apprête à faire l’inventaire.  On manquerait surtout de matériel technologique: téléviseurs et ordinateurs, ce qui aidera les réfugiés à communiquer avec leur famille encore là-bas et à s’intégrer à la culture d’ici 

«La réponse est plus qu’extraordinaire!», se réjouit M. Hénault, membres Lions depuis 51 ans. Fort d’une expérience avec une famille syrienne accueillie le 25 février 2019, l’ancien notaire retraité parle avec tendresse de la famille Aram, dont les 3 enfants se sont bien intégrés à l’école du quartier.  M. Haram est reconnu pour ses loyaux services de soudeur chez Clôture Oasis tandis que Mme Aram se distingue au Tim Horton. La famille a acquis une maison et aimerait accueillir leur parent. 

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