Les arbres de Hawkesbury

Les arbres de Hawkesbury

Les élus municipaux en ont bel et bien discuté en comité plénier, le 18 février de l’an dernier. Restait par la suite à adopter un règlement pour présenter un plan en ce sens. Malheureusement, a indiqué la mairesse, des changements importants dans le personnel et la pandémie de la Covid-19 qui s’est invitée auront tout retardé. Si bien que ce n’est pas encore chose faite. «Le temps est venu de placer ce sujet à l’ordre du jour pour donner suite à la discussion du 18 février 2020. C’est le temps de passer à l’action, c’est le temps d’agir», a déclaré Paula Assaly.   

Il faut bien préciser que l’idée n’est pas nouvelle. Car en modifiant la Loi sur les municipalités de 2001, le gouvernement ontarien a proclamé que chaque municipalité doit adopter et mettre en oeuvre des politiques en ce qui concerne la manière dont elle protégera et renforcera son couvert forestier. Et cette réglementation devait être mise en vigueur avant le 1er mars 2019. Le conseil doit désormais se doter d’un règlement qui reflète les politiques du Plan officiel des Comtés unis de Prescott et Russell.   

Bon nombre d’études spécialisées recommandent que le couvert forestier compte pour au moins 30% du territoire, que ce soit d’une agglomération urbaine ou d’une région. Or pour les comtés unis c’est 26%, et pour Hawkesbury c’est aussi en deçà du 30%.   

La mairesse Assaly souhaite que dès que le conseil municipal aura adopté le règlement en question, l’on compte sur une participation citoyenne. «J’aimerais une participation des citoyens puisque c’est du bien-être de tous dont il s’agit. Un comité de citoyens pour implanter une politique de l’arbre. Aux comtés unis, nous avons de très bonnes ressources avec des ingénieurs en foresterie qui peuvent nous aider à composer un plan pour redonner du couvert forestier à notre ville.»   

Elle suggère toutefois d’éviter, au début, de s’embarquer dans des projets grandioses. On pourrait commencer en posant de petits gestes. «Ça peut commencer par un plan qui évolue avec le temps, car ça ne pourra pas se faire au complet du jour au lendemain.» La mairesse a indiqué qu’il existe des endroits boisés que l’on pourrait améliorer à peu de frais, comme la côte abatoir, un ancien site d’enfouissement d’ordures dans l’est de la ville, entre la rive de la rivière des Outaouais et la rue Main, près de l’extrémité de la rue Tupper. Il y existe déjà des pistes qui pourraient être mieux aménagées pour faciliter la promenade. Les nombreuses études sur les bienfaits du couvert forestier indiquent que la promenade pédestre dans les boisés est bonne pour le système immunitaire. Paula Assaly a ajouté par ailleurs qu’il faudrait planter et entretenir des arbres ici et là en ville, après les avoir bien choisis. «Je siège au comité des services sociaux des comtés unis. J’ai demandé que l’on plante des arbres devant les logements à prix modique sur les rues James et Portelance. On m’en a accordé 11 la première année et 11 autres cette année, alors qu’il en faudrait une soixantaine. Parce que ces logements ne sont pas climatisés. Or un arbre par logement, planté et maintenu pour créer de l’ombre, ça aide à endurer les canicules.»   

L’ensemble des études environnementales conclut que les arbres en milieu urbain jouent un rôle non négligeable.   

Ils purifient l’air en captant les particules en suspension et en absorbant le carbone. Ils améliorent la qualité du sol et de l’eau, en plus de contribuer au maintien de la biodiversité. Les arbres ont aussi une valeur économique, en augmentant la valeur des propriétés, en réduisant la quantité d’infrastructures pour le drainage, en prolongeant la durée de vie des infrastructures routières.   

Mais ce qui compte d’abord et avant tout pour la mairesse de Hawkesbury, c’est que les arbres sont bons pour la santé. Leur présence en milieu urbain réduit les risques de souffrir de certaines maladies respiratoires, de faiblesse cardiaque, de coups de chaleur, de cancers de la peau ou de cataractes. Une étude américaine nous apprend qu’il existe un lien entre l’absence d’arbres et l’augmentation du taux de mortalité, un taux qui a augmenté de 23 décès par 100 000 habitants après l’infestation de l’agrile du frêne dans certaines régions.   

Sans avoir déjà décidé si elle sollicitera un nouveau mandat à la mairie aux prochaines élections municipales, Paula Assaly a assuré que dans l’affirmative, sa politique du couvert forestier fera partie de sa plateforme électorale. «J’espère que le comité citoyen d’une politique de l’arbre sera mis en place avant les élections de 2022.» 

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