Une embellie dans le ciel de Cushing

Une embellie dans le ciel de Cushing

Nathalie Bélanger, qui rêvait de ce moment depuis plus d’un an, ouvrait enfin les portes de son espace avec grand bonheur, samedi dernier, sous un ciel de quasi pleine lune. Dans une atmosphère intimiste, au sein de cette église bâtie en 1830 et sous sa majestueuse structure de bois, la scène, juchée d’un piano à queue, d’un caisson rempli de vieux vinyles, de deux micros d’autrefois, d’un ancien tourne-disque et d’un bouquet de fleurs sauvages d’automne laisse entrevoir le caractère rétro du spectacle offert par les deux complices. «Il n’y a rien comme revenir chez soi et jouer devant des gens que l’on connait et qu’on aime.  Merci d’avoir bravé la tempête dans le monde qu’on connaît», d’exprimer la face masculine du groupe, d’entrée de jeu. 

Lui, Michel Olivier Gasse, avec ses favoris, sa casquette et ses jeans revêtus façon années 50, «un homme moderne», précisera-t-il tout de même; elle, Chantal Archambeault, coiffée d’une toque et vêtue d’un chemisier blanc original, nous mène dans l’univers de Ceci est une espèce aimée, leur dernier microsillon sorti en 2019, avec des chansons à texte intemporelles.  Rafraîchissantes, vraies et senties, les histoires personnelles à l’humour désinvolte mêlées à leur matériel font rêver tout en posant un regard léger sur notre monde. Ils avaient d’ailleurs été en nomination pour leur script lors du dernier gala de l’ADISQ, aux côtés d’un certain Michel Rivard.  

«Chantal est l’élan créateur du groupe, elle est démangée par la création, soutient son contrebassiste et partenaire de vie, qui a notamment travaillé beaucoup auprès de Vincent Vallières, son ami. Moi je fais un peu le ménage et je peaufine.» 

Ce 2e disque est né un peu après leur petite Olive, qui, comme la majorité des bébés, gobe le sommeil des parents.  C’est dans un désir de guérir l’insomnie, en lisant le dictionnaire Larousse 1958, que les tables de conjugaisons frappent la chanteuse et jeune mère de plein fouet: avoir, être aimer, finir.  «Le 1er verbe qu’on nous apprend à l’école, c’est avoir, souligne Chantal Archambeault entre deux pièces.  Je vous laisse avec ça!» 

Le duo, fiers résidents d’Argenteuil, a succombé à la beauté d’une vieille maison du village de Carillon voilà six ans et véhicule les beautés «d’Être», avant d’avoir.  Ils auront participé à un concert-bénéfice pour le musée régional de Carillon et n’hésitent pas à défendre la question de la survie de nos forêts en fin de spectacle. 

En première partie, une place à la relève de la MRC a impressionné autant le duo que le public en salle.  Ces jeunes talents d’ici ont fait une mise en bouche touchante avec quelques interprétations. Éve Arthur a fait résonner l’enceinte pour la première fois de sa douce voix et du piano en interprétant Corbeau de Cœur de Pirate et quelques pièces.  Le duo de l’aube a terminé leur apparition avec une version a cappella de Can’t help falling in love de Elvis Presley, ajoutant au caractère vintage de cette soirée. 

Saratoga prépare leur rentrée officielle après pandémie avec un spectacle au Grand théâtre de Québec (18 novembre) et à L’Olympia à Montréal (19 novembre). Gasse précise que le spectacle sera un peu plus habillé avec une harpiste, un pianiste, une clarinettiste et des danseurs contemporains. 

Prochaines activités 

Le vernissage «Hors cadre» de Gabrièle Fontana aura lieu au même endroit ce samedi de 14h à 18h et plusieurs activités sont prévues dans le cadre des journées de la culture ce dimanche.  Le prochain événement musical réunira le duo Beaudry-Prud’Homme avec Chansons en noires et blanches le samedi 2 octobre.  La programmation complète se retrouve sur le site Internet: espaceculturelsaintgilles.com. 

Partager cet article