Il aurait pu écrire ici, durant ce temps d’arrêt, mais il n’avait pas la tête à ça. Il ira plutôt le réaliser aux 4 coins du monde: «ce ne sera pas plus facile, mais c’est l’objectif; c’est le projet de cette année!», dit-il avec un peu d’appréhension. Écrire et être satisfait, c’est épuisant.
Choisi parmi 314 000 candidatures, il sera le seul canadien issu du programme Live anywhere de la plateforme Airbnb. C’est à Marrakech, au Maroc, qu’il devra se remettre à ses cahiers et dans un état d’esprit où il prévoit effectuer une demi-journée obligatoire d’écriture, avant de flirter avec les plaisirs de s’abreuver d’autres cultures. «Je n’ai jamais été sur le continent africain ni dans des pays arabes. Nous sommes tentés par de nouvelles cultures, nouvelle bouffe et nouvelle musique», admet celui qui appréciera le luxe de ne pas être constamment en mouvement dans ce 1er projet à deux, alors qu’il sera accompagné par sa copine avocate plutôt que par sa bécane.
Parce que oui, cet amoureux «du bon monde» est surtout connu par ses aventures cycliste entrepris en 2016, suite au décès de sa mère. «On ne sait pas combien de temps on a en avant de nous, vaut mieux plus tôt que plus tard!», philosophe-t-il. Lui qui a parcouru plus de 40 000 kilomètres à vélo en 4 ans avoue de son propre chef qu’il pourra répondre aux critères d’embauche, soit donner une rétroaction sur l’efficacité de la plate-forme, l’amélioration du site et l’évaluation des logements et des hôtes : une chance inégalée pour celui qui avait espoir de repartir avec sa petite amie alors que plusieurs frais seront pris en compte. Avec la dernière année de télétravail, Airbnb souhaite aussi ainsi démontrer que du boulot, ça peut se faire de partout. Pas besoin d’avoir 35 ans et d’être sans enfants pour réaliser ses rêves. Des participants de tous les milieux démontreront leur amour du voyage.
Jonathan B. Roy, qui a mené lui-même un blogue durant ses périples, aime faire des rencontres, aller où personne n’est déjà allé et sait les raconter: «Ce à quoi je carbure, c’est la curiosité!.» Le globetrotteur a de la graine de génie. Il a terminé son 5e secondaire au Séminaire du Sacré-Cœur à seulement 15 ans, avant de compléter deux baccalauréats. «Tout ce que nous réalisons nous apporte quelque chose. Ça a orienté mon parcours. Je continue de construire la pyramide de ce que je suis», avoue-t-il humblement. Ses études en droit et en génie civil lui garantissaient un avenir prometteur, mais il n’avait pas le goût qu’on le mette dans une boite. S’interrogeant sur l’importance dans un CV de poursuivre un travail de bureau comme directeur des ressources humaines dans un CUPR par rapport à la possibilité de suivre son instinct en parcourant le monde, le saut devenait intrinsèque. «Il ne faut pas voir tout ce que tu perds, mais plutôt voir tout ce que tu gagnes!», insiste celui qui souligne l’importance du soutien de ses parents dans tout ce qu’l entreprenait contribuant à sa confiance. Le courage est un muscle et si tu ne le travailles pas, il ne grossira jamais!» Il précise tout de même qu’on ne commence pas une première aventure en rentrant dans Istanbul en vélo, avec des sacoches pleines…
C’est peut-être son père qui lui a donné le goût du vélo avec un premier périple à 12 ans, mais c’est son travail en mécanique chez Sport Top Chrono à Hawkesbury de 15 à 20 ans qui lui a permis de s’en sortir plus d’une fois. «Le vélo, c’est plus dans la tête que dans les jambes. Tu n’as pas besoin d’être un athlète, il faut juste que ça te tente!», ajoute celui qui, de son propre aveu, ne performait pas tant côté sport durant son parcours scolaire.
Aujourd’hui, il ne changerait rien de son chemin. Son instinct, qui l’a toujours guidé, l’invite à faire des choix selon ses ambitions, qui sont loin de celles de la consommation. Il laisse donc les conférences qu’il adore effectuer dans les écoles et les organismes pour continuer à embellir le citoyen complet qu’il forge avec quelques idées de projet virtuel et une envie folle de s’accomplir.