Défis particuliers pour les agricultrices et les travailleurs étrangers

Défis particuliers pour les agricultrices et les travailleurs étrangers

Deb McGregor est propriétaire de la ferme Glenroy et de McGregor’s produce à Braeside, avec son mari. La femme est originaire du sud de l’Ontario, près de London, mais est venue s’installer auprès de son époux qui a acheté la ferme familiale, existante depuis 1856. McGregor’s Produce, c’est un kiosque sur la ferme de produits frais de saison, comme les fraises, framboises, haricots, tomates et mais. Les produits sont aussi vendus dans certaines municipalités voisines.  

Comme dans pratiquement tous les domaines, la Covid19 a amené son lot de défis et de complications en ce qui concerne la venue des travailleurs étrangers saisonniers au Canada. Avant la pandémie, les McGregor avaient 24 employés saisonniers provenant de l’étranger. En 2020, seulement 9 ont pu rejoindre le couple et en 2021, 13. En raison des mesures sanitaires, les travailleurs se devaient d’être testés en arrivant à l’aéroport et d’être en quarantaine aussitôt arrivés à la ferme. Pour ce faire, les McGregor ont dû louer des chambres dans un motel. Huit jours après l’arrivée des travailleurs, ceux-ci ont dû être testés à nouveau par une infirmière engagée par les propriétaires de la ferme. Évidemment, tout ceci nécessite des coûts supplémentaires. Une aide gouvernementale a été octroyée pour faciliter les démarches, mais cela n’a pas permis de tout couvrir.  

La pandémie a tout de même eu des conséquences positives pour McGregor’s Produce. Selon Deb, les gens ont pris conscience de l’importance d’acheter et de consommer des produits locaux. Par contre, étant donné le manque de personnel, dû au faible nombre de travailleurs étrangers, il a été impossible de garder le cap durant la saison 2020. Il est impossible de savoir comment se déroulera la saison 2021, mais Deb assure qu’elle continuera d’offrir le meilleur service et croit que les gens seront encore au rendez-vous.  

Chantelle Leslie, aussi située dans l’est ontarien, emploie des travailleurs étrangers toute l’année durant, contrairement aux McGregor. Normalement, ceux-ci retournent quelques semaines dans leur pays, durant l’année, pour voir leur famille. En raison de la Covid et des mesures sanitaires, il n’a pas été possible pour eux de le faire depuis 2019. En effet, il serait bien compliqué pour eux de faire le voyage et de revenir au Canada. Ils pourraient rester pris là-bas et être incapables de revenir et organiser une quarantaine serait bien coûteux et complexe. Il faudrait trouver des endroits différents pour les isoler, les remplacer durant quatorze jours. De plus, ils ne sont que deux, ce qui leur permet d’avoir plus de temps seul à seul avec leurs employeurs.  

Pour Chantelle, avoir ses travailleurs à ses côtés l’aide, mais le fait qu’ils ne puissent pas voir leur famille depuis près de deux ans est difficile. Elle-même mère, elle peut facilement se mettre à leur place et espère qu’ils pourront voyager à nouveau dès la fin de l’automne. Évidemment, il y a skype, zoom, etc., mais ce n’est pas du tout la même chose. Cela joue beaucoup sur le moral, même s’ils sont très travaillants et déterminés.  

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