Résilience et optimisme à Brownsburg-Chatham

Résilience et optimisme à Brownsburg-Chatham

Chose certaine, les élus n’ont pas l’intention de se laisser abattre par la situation tandis que la mairesse, dont le dossier est entre les mains du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), compte bien quant à elle reprendre ses fonctions dès que possible. Rappelons que lors de l’élection de 2017, six candidats s’étaient affrontés dans le cadre d’un suffrage extrêmement serré.   

Il règne une certaine unanimité au conseil puisque les conseillers municipaux Kévin Maurice, Stephen Rowland et Gilles Galarneau tiennent à souligner que Brownsburg-Chatham est une municipalité de plus de 7 000 citoyens et qu’il est dommage qu’un événement ternisse l’image de cette belle localité.  

Pour Kévin Maurice, le jeune maire suppléant, la crise qu’a vécu la municipalité ne doit pas être un prétexte pour cesser d’avancer. Selon lui, le conseil municipal et l’administration de la ville, à qui il réitère son entière confiance, doivent impérativement continuer à développer les nombreux projets qui sont sur la table et à assurer une intendance efficace.  

De son côté, le conseiller Galarneau précise que l’ambiance au sein du conseil est positive et que M. Maurice fait un bon travail de maire suppléant, malgré les circonstances difficiles. En dépit du fait que le maire suppléant estime vivre une expérience enrichissante, ce dernier n’a pas totalement arrêté sa décision concernant une éventuelle candidature au poste de maire. Pour alimenter sa réflexion, il considérera plusieurs facteurs tels que les impacts sur sa vie familiale et le niveau de satisfaction des citoyens par rapport à son travail.  

Le conseiller Galarneau qui a officialisé sa candidature au poste de maire demeure philosophe et concède que M. Maurice pourrait bénéficier dans les circonstances d’un certain avantage, si ce dernier décidait de briguer la mairie. Soulignant son attachement pour les valeurs démocratiques, l’élu mentionne vivre très bien avec cette situation et rappelle que ça sera aux citoyens de décider.  

Les conseillers Maurice et Galarneau s’entendent sur le fait que l’absence de Madame Trickey n’a pas un grand impact sur la conduite des choses à la ville. Pour Kévin Maurice, les différentes péripéties des dernières années de la mairesse ont fait en sorte que le conseil a su s’adapter et qu’il est en mesure de fonctionner pleinement sans la présence de la première élue. Gilles Galarneau est quant à lui beaucoup plus tranchant et précise: «(qu’) elle n’avait pas de leadership,(qu’) elle n’a pas su se distinguer de la gang, (qu’)elle n’a pas su obtenir le respect du conseil et (qu’)elle n’en menait pas large.»  

Aucun des trois conseillers interrogés n’a eu de contact avec la mairesse depuis son arrestation et par conséquent, ils n’étaient pas en mesure d’avancer si cette dernière prévoyait se représenter au poste de mairesse. « Imprévisible » c’est le mot qu’a choisi le conseiller Rowland pour décrire la mairesse et pour expliquer son incapacité à prévoir ce qu’elle fera.  De son côté, Kévin Maurice estime qu’une partie de la population ne désire pas que Mme Trickey se porte candidate et que dans tous les cas, il reviendra aux électeurs de décider. Le conseiller Galarneau est d’avis quant à lui qu’il est temps de passer à un autre style de leadership. Selon lui, les citoyens ont besoin d’un maire accessible, à l’écoute et qui est surtout capable de composer avec la divergence d’opinions.  

La mairesse persiste et signe 

Mme Trickey tient d’entrée de jeu à souligner qu’elle s’est retirée temporairement de la vie politique, le temps que l’enquête se fasse et qu’à l’issue du processus elle a bien l’intention de réintégrer ses fonctions. «J’ai fait ce choix pour ne pas nuire à la ville. D’ailleurs, je tiens à préciser que j’ai demandé à ne pas être rémunérée durant l’enquête», souligne-t-elle. La mairesse en ajoute en mentionnant qu’elle briguera sans aucun doute la mairie pour une troisième fois. «Certains conseillers ont leur propre agenda, ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent. Ça fait deux fois que je suis élue mairesse et ça fait deux fois qu’on tente de me faire démissionner. Ce n’est pas ça qui va m’arrêter.»  La mairesse comprend mal qu’on lui reproche son manque de leadership puisqu’elle a selon elle su apporter les changements nécessaires à l’hôtel de ville en rappelant notamment les changements à la direction générale. 

Rappelons que cette dernière n’en est pas à ses premières difficultés avec la justice puisqu’elle fut, le 31 juillet 2019, sanctionnée pour des raisons déontologiques par la Commission municipale du Québec. Dans cette histoire, la mairesse avait déposé un plaidoyer de culpabilité pour six manquements éthiques.  

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