Les Ambassadeurs de la diversité pour l’inclusion

Les Ambassadeurs de la diversité pour l’inclusion

 Il y en aurait une vingtaine dans Prescott-Russell, dont bon nombre autour de Hawkesbury. Pourquoi est-ce si important l’immigration francophone? «C’est qu’il en va de la pérennité des communautés francophones de l’Ontario, même ici dans Prescott-Russell où nous sommes majoritaires», répond Brigitte Duguay-Langlais, une coordonnatrice du RSIFEO. Ce réseau oeuvre avec divers partenaires pour atteindre plusieurs objectifs, soit accroitre le nombre d’immigrants d’expression française dans les communautés francophones, améliorer les structures d’accueil et d’établissement pour les nouveaux arrivants, assurer leur intégration économique ainsi que leur intégration sociale et culturelle.  

L’immigration francophone dans Prescott-Russell serait cruciale, ne serait-ce que pour maintenir notre poids démographique de majorité francophone. «Car les habitudes linguistiques des grands centres nous rattrapent. Certaines municipalités à majorité francophone s’anglicisent de plus en plus», remarque Brigitte Duguay-Langlais. La population francophone de la région est vieillissante et les immigrants provenant de pays où l’on parle français peuvent contribuer au développement de notre économie en plus d’assurer la croissance d’une main d’oeuvre qualifiée et productive.  

Pascal Billard est l’un de ces ambassadeurs de la diversité. Immigrant lui-même puisqu’il est d’origine française, il s’est engagé avec son entreprise Sol-Air consultant dans le projet de Hawkesbury, communauté francophone accueillante. Il s’agit d’un programme de la municipalité financé pendant 3 ans par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, pour améliorer l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants.  

Des projets tels que la création déjà en cours d’un jardin communautaire qui accueille huit résidents et quatre immigrants francophones durant la première année. Pascal Billard indique qu’il a déjà reçu des réservations pour les deux ou trois prochaines années. Autre projet? Une étude terminée en mars, mais pas encore rendue publique évalue l’impact de la pénurie de logements abordables pour les nouveaux arrivants. Sans dévoiler les détails, Pascal Billard évoque une recommandation qui suggère de créer une société sans but lucratif pour inciter les promoteurs immobiliers à construire des logements à prix modiques. Il note également l’existence de plusieurs bâtiments à Hawkesbury où l’on pourrait y aménager des logements abordables.  

Pascal Billard souscrit à une mission fondamentale pour les ambassadeurs de la diversité. La mission d’abattre les mythes et les préjugés véhiculés par les gens qui sont réfractaires à l’immigration, qu’elle soit francophone ou non. Parmi quelques-uns de ces préjugés, notons les deux suivants notés par le Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’est de l’Ontario : «ils viennent voler nos jobs et en plus le taux de chômage est élevé dans la région… ». En réalité rétorque le RSIFEO, les nouveaux arrivants francophones apportent d’autres expertises qui aident nos entreprises à combler leur manque de main d’oeuvre qualifiée. Ils deviennent eux aussi des contribuables comme tout le monde. Une diminution de la population francophone dans plusieurs petites communautés rurales des comtés unis et de l’Est ontarien a des répercussions majeures. Ainsi, une réduction du bassin de la main d’oeuvre rend ces localités moins attrayantes pour les employeurs et les investisseurs.  

Au cours des 10 prochaines années, la croissance de la main d’oeuvre reposera entièrement sur l’immigration, selon Immigration, réfugiés et Citoyenneté Canada. Voici un autre préjugé véhiculé par certains sceptiques face aux immigrants: « ils vont nous imposer leurs lois et des comportements qui ne sont pas de chez nous…» En réalité, observe le RSIFEO, ces nouveaux Canadiens ont très souvent surmonté bien des obstacles en quittant leur terre natale. Ils veulent plutôt contribuer à la société canadienne et apprendre les us et coutumes de leur terre d’accueil. Ils veulent avant toute chose simplement s’intégrer, ce qui passe par l’accessibilité au travail et à l’école tout en enrichissant notre communauté. 

Partager cet article