Avenir prometteur pour une jeune réalisatrice-scénariste

Avenir prometteur pour une jeune réalisatrice-scénariste

Le court métrage met en vedette Marie-Claude Hénault, une actrice d’Argenteuil reconnut aussi pour son travail de metteure en scène en collaboration avec la troupe de Théâtre La belle gang.  Dans Lavée, elle joue le rôle de Mylène, une mère de deux enfants, qui tente de briser son isolement en appelant à des numéros de petites annonces trouvées sur le babillard d’une buanderie. 

«Quand j’ai lu le scénario, j’ai tout de suite aimé l’écriture de Jeanne. Elle a une très grande sensibilité, de souligner Marie-Claude Hénault que l’on voit notamment sur nos écrans dans des publicités de Vaillancourt et de Juridiqc.  Elle va chercher l’humanité et présente finement les traits de caractère.  En fait, je suis tombée en amour avec le scénario, je n’ai même pas hésité une seconde.»  D’ailleurs, l’actrice s’est dite impressionnée par le professionnalisme de l’équipe de travail de Mme Carrière, qui, dit-elle, était très réceptive à sa façon de jouer. «C’est extraordinaire pour un acteur. Tu as l’impression de participer, un peu, à la création du film», ajoute-t-elle. 

Le court métrage a été réalisé à Saint-Jérôme, dans une petite buanderie située sur la rue Ouimet pendant une canicule estivale. «On a fait ça avec les moyens du «bar!», du gros fun et beaucoup de sueur caniculaire!», écrit Jeanne Carrière sur sa page Facebook, tout en remerciant sa gang qui a tenu  le projet à bout de bras avec des moyens restreints. Le film a été produit avec 600$ par une équipe bénévole alors qu’un court-métrage professionnel demande environ 40 000$ de budget. «Donc, oui je suis fière de cette sélection, mais surtout reconnaissante pour mon équipe exceptionnelle», insiste la jeune artiste de 25 ans, qui a notamment loué des équipements à la TVC d’Argenteuil et qui a travaillé sur le montage son et image durant plus d’un an. 

D’ailleurs, son plus beau moment de tournage s’est déroulé derrière le moniteur à voir son actrice-vedette se dévoiler : « Marie-Claude a donné une magnifique scène d’émotion.  Je l’espérais cette scène-là, je la voyais dans ma tête, mais Marie-Claude a donné vie au scénario.  Il y a eu 4 prises et chacune était juste et parfaite, se rappelle celle qui a entamé ce projet après seulement un an d’études en cinéma à l’Université de Montréal.  Derrière le moniteur, je forçais pour elle comme si c’était moi qui jouais le rôle. J’espérais tellement l’émotion et elle l’a rendue magnifiquement bien, comme j’aime les émotions au cinéma; sobre, mais touchant.  Je me rappelle de l’équipe et moi qui étions silencieux.»  C’est en lançant le fameux Coupez que Jeanne et ses collaborateurs ont su qu’ils avaient touché la cible. 

La jeune cinéaste à l’avenir prometteur a aussi collaboré en tant que scénariste sur un autre film présenté en compétition, soit Le Froid, un film réalisé par Nathalie Duguay, mettant en vedette, entre autres, Louise Portal. Cette sélection n’est pas le baptême de Mme Carrière puisqu’elle a aussi été de la sélection officielle du Festival du nouveau cinéma (FNC) l’automne dernier dans la catégorie Compétition officielle des rencontres pancanadiennes du cinéma étudiant pour ce dernier scénario. 

Jeanne Carrière a tout d’abord commencé ses études en travail social avant de se réorienter en cinéma à l’Université de Montréal. «C’était un changement total de carrière et d’étude, une sorte de saut dans le vide assez surprenant!», avoue-t-elle.  Elle a complété sa formation en scénarisation à l’Inis, une petite école renommée fin 2020.  Sa cohorte regroupait 3 scénaristes, 3 réalisateurs et 3 producteurs seulement. 

Québec-cinéma est un organisme à but non lucratif qui a pour mission d’assurer le rayonnement du cinéma québécois et de ses artistes par la promotion et l’éducation.  Les Rendez-vous Québec-cinéma ont lieu du 28 avril au 8 mai et se dédie uniquement à la promotion du cinéma d’ici.  Il valorise le travail de nos artistes. En se procurant un Passeport Cinéphile au cout de 35$, les amateurs ont accès à plus de 300 long-métrages, courts-métrages, documentaires et films d’animation dont plusieurs en première. 

Aucune représentation en salle n’est prévue en raison du Covid, mais Jeanne Carrière caresse le rêve d’y présenter le fruit de son travail sur grand écran ici dans notre région.  Gageons qu’elle trouvera l’aide appropriée pour ce projet mettant en vedette des artistes d’ici. 

 

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