Des chocolateries sans pareil de chaque côté de la frontière

Des chocolateries sans pareil de chaque côté de la frontière

À Brownsburg-Chatham, la chocolaterie L’Éveil du printemps, une entreprise familiale, fourmille d’activités en ce temps pascal. Lancée par France Corriveau et Jean-Noël Pilotte, L’Éveil du printemps est né voilà douze ans, alors que le couple avait la jeune cinquantaine. «Nous avons débuté par passion. On ne trouvait pas de chocolat à notre goût, donc on a décidé d’apprendre à en faire», se rappelle Jean-Noël. Ils se sont formés pendant six ans avant d’ouvrir leur boutique dans une ancienne érablière – d’où le nom de la chocolaterie. Initiée comme un projet de retraite, l’entreprise a grandement dépassé leurs attentes: «on travaille 7 jours par semaine parce que ça roule énormément. Il y a même des périodes où on doit fermer, le temps de reprendre la production, car on n’a plus rien à vendre! », s’étonne-t-il. 

De l’autre côté de la rivière Outaouais, Roman Eugster est copropriétaire de la boulangerie Le Petit Pain avec sa femme Monika. Arrivé au Canada en 1976 pour les Olympiques, ce Suisse d’origine a ensuite travaillé pendant trois ans dans une pâtisserie à Montréal, avant d’acheter la boulangerie Le Petit Pain en 1979 à Hawkesbury. Depuis ce temps, Roman confectionne des chocolats pour les principales fêtes annuelles.  Pour ce pâtissier et chocolatier de métier, aujourd’hui semi-retraité, la période de Pâques est la plus occupée. 

 

Lorsqu’on demande à ces deux artisans ce qui fait un bon chocolat, Roman et Jean-Noël répondent sans appel : «de bons ingrédients!», une condition indispensable pour des gourmandises qui sortent du lot des chocolats du supermarché. «Il faut beaucoup d’attention, de minutie et d’amour», précise Jean-Noël, car le métier de chocolatier en est un d’artisanat, qui nécessite un savoir-faire et une gestion des températures très précise.  «C’est technique! C’est de la chimie, tout comme la pâtisserie et le pain», explique Roman. «Le chocolat n’aime pas être bousculé, il faut prendre le temps de le faire, ajoute Jean-Noël, qui continue d’ailleurs toujours de se former auprès de maitres chocolatiers. On ne s’improvise pas chocolatier.» 

 

Ces chocolateries jouissent d’excellentes réputations et accueillent chaque année des clients venus de loin. L’un de leurs secrets est qu’ils n’emploient aucun agent de conservation et connaissent l’origine des ingrédients (majoritairement locaux et de saison) qu’ils utilisent pour fabriquer les chocolats. Acheter chez l’artisan, c’est donc garantir une traçabilité accrue et un meilleur impact sur la santé : «quand tu achètes des chocolats au supermarché, ils sont si parfaits, si brillants, on dirait presque un miroir, mais ils mettent des produits dedans pour les conserver», explique Roman.  

 

La qualité des ingrédients et leur savoir-faire ne sont pas la seule raison qui fait la réputation de ces entreprises:  «les gens viennent dans notre chocolaterie pour voir la personne qui fait le chocolat, pour qu’on leur explique comment c’est fait. Les gens qui viennent ici veulent vivre une expérience différente», expose Jean-Noël. De plus, plusieurs personnes préfèrent ces chocolatiers aux supermarchés, car cela leur permet de se connecter à un savoir-faire et à une passion que ces artisans transmettent. Dans cet esprit, Jean-Noël prend souvent le temps d’expliquer à sa clientèle comment déguster le chocolat : «il ne faut surtout pas le mâcher, il faut le laisser fondre sur la langue afin de profiter pleinement de toutes les saveurs. Le chocolat c’est comme du vin, c’est particulier.» 

 

Aux lubies gourmandes à Lachute, la propriétaire Lucie-Anne Pilote offre quant à elle le chocolat provenant de chez ChocoMotive à Montebello, une chocolaterie qui a obtenu plusieurs prix au cours des dernières années et qui n’utilise que du chocolat, du sucre et du caco certifiés biologiques et équitables. 

 

La seule ombre au tableau dans l’avenir radieux de ces entreprises est le manque de relève. «Un moment donné, ça va s’éteindre malheureusement. On a plein de clients qui ne veulent pas que ça cesse», dit Jean-Noël.  

 

Aux personnes passionnées de chocolat, prenez note qu’il n’y a pas d’âge pour devenir chocolatier. La relève est attendue avec impatience et d’ici là, encourager les artisans d’ici est une marque d’appréciation de leur travail. 

 

 

 

Le Petit Pain 

245 Main Street E  

Hawkesbury, ON 

 

L’Éveil du Printemps 

170 Principale  

Brownsburg-Chatham, QC  

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