le Dimanche 26 mars 2023
le Jeudi 18 février 2021 15:48 | mis à jour le 8 avril 2022 19:42 L'ARGENTEUIL

Une bonne année pour la pêche blanche

Le Centre de Pêche sur Glace familiale de Saint-André-d’Argenteuil est le plus grand du Québec, avec plus de 300 cabanes. Il connait une saison de pêche pas comme les autres, en 2021. — photo Patrick Hacikyan
Le Centre de Pêche sur Glace familiale de Saint-André-d’Argenteuil est le plus grand du Québec, avec plus de 300 cabanes. Il connait une saison de pêche pas comme les autres, en 2021.
photo Patrick Hacikyan
Le plus grand centre de pêche blanche du Québec, situé à Saint-André-d’Argenteuil, connait un engouement du public cette année.

«Il y a beaucoup de personnes qui viennent essayer la pêche blanche pour la première fois cette année. On ressent que les gens ont besoin de changer de décor, sortir dehors et de bouger», explique Marie Saint-Denis, propriétaire depuis trois ans du Centre de pêche sur glace familiale de Saint-André-d’Argenteuil. Le centre existe depuis près de 70 ans. Il est parmi les plus réputés des connaisseurs en la matière grâce à son site particulier. Il est situé dans la baie de Carillon, communiquant avec la rivière des Outaouais, puis avec le lac des Deux-Montagnes, situé quelques kilomètres plus bas.

Pêche blanche: une saison 2021 hors pair
Compagnie EAP (Patrick Hacikyan)

«Le téléphone n’arrête pas de sonner et il y a beaucoup de clients qui n’ont jamais pêché et souhaitent découvrir la pêche blanche. C’est un phénomène nouveau, cette année», relate la propriétaire de l’établissement de chasse et pêche. Mme Saint-Denis et son équipe constatent que la saison 2021 de pêche blanche connait un succès à cause de la nature de cette activité.

En effet, les participants à la pêche blanche sont souvent composés d’une seule bulle familiale. La pêche peut aisément se faire en pratiquant la distanciation physique. De plus, les cabanes sont fermées et permettent de s’isoler complètement des voisins la nuit venue.

Si c’est une année à succès, Mme Saint-Denis a tout de même pris des dispositions particulières cet hiver pour composer avec la pandémie. «Cette année je n’ai loué que la moitié de mes cabanes de location, explique-t-elle. Je n’ai pas loué mes plus grosses cabanes, car on ne veut pas qu’il y ait des groupes qui se rassemblent et être obligés de faire la police. On veut que tout se passe bien et que le public soit en sécurité.»

Patrick Hacikyan

Ainsi, le restaurant du centre de pêche, situé au milieu de la surface de la glace, requiert le port du masque, le lavage des mains et la distanciation. À l’entrée du site, personne n’entre dans le bureau et les transactions se font en mode commande à l’auto. Comme sur la terre ferme, il existe un couvre-feu tous les soirs, et il est interdit de mettre une ligne à l’eau passé 20h. Des agents de protection de la faune viennent sur place le soir, pour vérifier que tout soit en règle.

Mme Saint-Denis a également constaté que cette année, une clientèle plus urbaine et plus multiethnique s’intéresse à découvrir cette activité. Les activités possibles étant limitées ces temps-ci en milieu urbain, plusieurs s’aventurent à découvrir comment pécher l’hiver sur un lac gelé. Il y a même certains pêcheurs qui apportent leurs recettes sur les lieux. Par exemple: un couple de Roumains s’est installé, non pas dans une cabane, mais dans une tente. Ils ont utilisé le fruit de leur pêche pour faire une soupe au poisson cuite sur place.

«Quand ils m’ont vue, ils m’ont dit de venir dans leur tente. Ils ont fait cuire une soupe au poisson dans leur tente et me l’ont fait gouter. C’était délicieux!»

Étant donné que les participants à la pêche blanche à Saint-André-d’Argenteuil viennent de Montréal, de Gatineau, d’Ottawa et de différentes régions, l’équipe du Centre de pêche sur glace familiale limite leurs déplacements. Un dépanneur a été mis sur pied à l’entrée du lac, pour permettre aux pécheurs de se ravitailler sans aller au village. Ceci a pour effet de limiter les contacts entre les résidents permanents et temporaires. Tous les moyens sont mis à contribution pour que les opérations se déroulent de manière sécuritaire. Il y a des toilettes chauffées sur la glace. Des gardiens de sécurité arpentent les rues de ce village temporaire, et tout se déroule de manière très ordonnée à la cantine.      

Patrick Hacikyan

Malgré tous les dispositifs et dispositions sanitaires déployés cette saison, il y a une atmosphère légère et conviviale dans ce hameau de petites cabanes à cheminée fumante. «Les gens viennent ici et se sentent libres. Il y a de l’espace, on peut bouger et tout le monde est de bonne humeur!», note Mme Sainte-Marie.

Ce centre de pêche blanche est très populaire cette année, mais est très couru depuis longtemps. Il est situé sur une zone de fraie de plusieurs espèces de poisson et est protégé par le service de protection de la faune de Forêts Faune et Parcs Québec. Le lieu est d’ailleurs une réserve d’oiseaux pendant la période estivale. On ne peut y pécher qu’à certaines périodes de l’année. On peut pêcher plusieurs espèces de poisson en ce lieu.

Les participants sont souvent contents de constater la présence de multiples espèces dans leurs prises. Sur les lieux on peut prendre du doré, du brochet, de la marigane et même de l’esturgeon. Il y a même une nouvelle espèce de poisson qui a été recensée par les pécheurs cette année: le poisson-castor.